Passion

Passion
Libre

Je me baladais simplement dans ce bel endroit qu'était la rivière. J'étais simplement vêtu d'un pantalon rouge en lin et d'un haut rose en toile. Je n'avais pas froid, je ne suis pas frileuse. Mais j'avais comme même une veste, au cas ou. Je me dirigeait vers un arbre et, du bout des doigts, touchait l'écorce. Un sourire s'affichait au coin de mes lèvres. Je fermais les yeux, et me laissa envahir par la beauté et les bruits de la nature. Puis, quelques minutes après, je rouvrit les yeux, et me dirigeait vers la rivière. Je savais très bien que celle ci devait être gelée, mais je voulais testée. J'enlevais rapidement mes baskets, puis mes chaussettes que je posait par terre. Je mit mes pieds dans l'eau. Curieusement, l'eau n'était pas froide, on pouvait même dire qu'elle était tiède. Je sourit. Puis je me mit à fredonner. Chanter, c'est ma deuxième passion. J'aime chanter, comme sa, à mes heures perdu, ou je n'ai rien d'autre à faire, dans un si beau paysage. Alors, je chante, comme sa, pour me détendre. Voila.

And you're singing the songs
Thinking this is the life
And you wake up in the morning and your head feels twice the size
Where you gonna go?
Where you gonna go?
Where you gonna sleep tonight?

And you're singing the songs
Thinking this is the life
And you wake up in the morning and your head feels twice the size
Where you gonna go? Where you gonna go?
Where you gonna sleep tonight?
Where you gonna sleep tonight?

Cette mélodie me donne la migraine et pourtant je m'obstine à m'avancer, toujours plus loin. C'est quelque chose que je ne peux expliquer puisque je ne le comprends pas moi même. J'avance encore, comme hypnotisée par cette chanson que je n'aime pourtant pas particulièrement. D'ailleurs, je suis obligée de dire que je la déteste. Parce qu'elle me fait souffrir et parce qu'elle m'attire tant. J'aperçois la berge ; je m'approche encore et je distingue une silhouette. C'est une fille. Ses longs cheveux descendent jusqu'en dessous de ses épaules. Elle est habillée simplement. Trop simplement. Elle marche avec tant de légèreté que j'ai la nette impression d'être énorme comparée à cet être si fin et si gracieux. Moi qui suit habillée complètement en noir, avec de grosses bottes de cuir où sont accrochés de lourdes chaînes à maillons épais en métal. Mes cheveux son électriques et trop lisse pour être coiffés. Mais je m'en fiche : Je ne les coiffe jamais. J'ai toujours un manteau noir, épais et solide ainsi que des gants pour me préserver de tout contact humain autre que le miens. Je ne peux me permettre de toucher un autre, ni même de l'effleurer. Tout est une question de... pouvoir.

Je ne peux pas avancer plus. Si elle me voit, elle viendra vers moi, me parlera et, pire ! cherchera à me toucher. Elle voudra certainement devenir mon amie. Je ne veux pas. Je ne peux pas. Personne ne pourra jamais être mon ami ni même mon ennemi. Je ne peux ni ne veut avoir aucune affinité avec personne. Cela m'est impossible tout comme certains ne peuvent vivre seuls. La solitude est la meilleure amie qui soit. Elle sait vous écouter, vous séduire, vous parler, vous réconforter. Mais elle ne parle jamais trop, elle n'écoute jamais trop peu et elle n'est jamais énervante. Je m'arrête et m'assoit dans l'herbe humide. Au bord de la rivière. Je soupire. Je replie mes genoux et croise mes bras dessus avant de poser ma tête sur mes bras. Position toute simple mais difficile à définir par écrit. Et pourtant je l'adopte à chaque fois que je le peux. A chaque fois.