Malédictions et transformations. [pv au premier qui poste]

La rue était calme aujourd'hui. J'avançai doucement, les mains sur les hanches. Je portais une longue robe rouge sang. C'était la plus jolie selon moi. Le haut était un corset avec des lacets noirs qui mettait en évidence ma silhouette fine. Le bas était une grosse jupe rouge sang, le tout formant une magnifique robe gothique comme je les aime. Mais surtout, ce que je trouvais le plus magnifique c'était la chaine de tête de mort qui se balançait sur mes hanches en cliquetant. J'écoutai sa douce mélodie en rythme avec mes pas. Mes cheveux toujours attachés de la même façon caressaient mon dos nu et cachaient mon tatouage. Je passai une main dans ma nuque et effleurai du bout des doigts la clé dans ma chevelure noire. Un sourire étira mes lèvres noires elles aussi. Je repris ma marche, un main sur une hanche, l'autre main frottait nerveusement mon sourcil. J'observai ma main gauche, arrêtant de torturer mon visage blanc. Je fronçai les sourcils et tirai un peu plus sur ma mitaine en cuir noir. On voyait légèrement les traits noirs autour de mon poignet.

« Qu'est-ce qu'elle a la folle ? Elle a perdu son deuxième gant ? A moins qu'elle ne cache quelque chose... »

Je me retournai pour regarder qui venait de m'accoster. C'était un jeune homme blond habillé de blanc. Dommage, les taches sont si voyante sur le blanc, surtout le sang. Il s'approcha de moi avec un regard pervers qui caressait avidement mes courbes féminines. Il tenait dans sa main droite une petite dague qui reflétait l'argent de la lune. Je haussai un sourcil. Je reculai pour avoir de la place et butai contre quelque chose. Je jetai un coup d'œil derrière moi et remarquai que j'avais marché jusqu'au cimetière, c'était une pierre tombale qui m'empêchait de reculer plus. Mon sourire à la fois sadique et fou étira mes lèvres. L'homme eut une hésitation puis sourit à son tour et continua d'avancer, bien décidé à me faire souffrir là tout de suite maintenant, peut-être même me violer pendant qu'on y est pour conclure en me tuant. Un rire dément s'échappa de ma gorge.
L'homme frémit mais avança encore et encore. Une fois que je fus juste à un mètre de lui, il leva sa dague et tendit le bras d'un geste rapide et précis. Mais le chat est vif et agile. Je fis un pas en avant, collant mon corps au sien. Il parut étonné et ne réagit pas tout de suite. Je laissai glisser ma main sur sa taille et posai mes lèvres sur les siennes avec une très grande délicatesse. Il sursauta et à ce moment là je déclenchai la transformation. Des griffes jaillirent de mes mains tandis que mes crocs grandirent très rapidement. Je refermai mes paupières sur mes yeux jaunes et savourai le plaisir du sang coulant dans ma gorge. Ma main se resserra sur sa taille, enfonçant mes griffes plus profondément dans sa chair. Mon autre main glissa jusqu'à sa joue. Je le sentis essayer de hurler. Mais son cri s'était étranglé dans sa gorge tandis qu'il s'étouffait à moitié avec son propre sang. Je le lâchai et il s'écroula sur le sol.

''Nous avons appelé ça le Baiser Mortel ou Baiser de la Folle, mais c'est comme tu veux ! Pas vrai Georges ?! Fais dodo mon ange, tu rencontreras sûrement des frères de mort en bas !''

J'éclatais de mon rire de folle. Je léchai sa joue ensanglantée pour un dernier au revoir. Dommage, il était plutôt gentil comme gars ! J'essuyai mes lèvres d'un coup de langue et me redressai. Et oui, mes amis, la folle ne s'arrange pas. En arrivant à contrôler Naïa de mieux en mieux, j'apprends de nouveaux tours. N'essayer plus de me coincer dans une rue sombre, je ne fuirais plus pour vous sauver la vie. Plus maintenant. Mon sourire sadique sur les lèvres, j'abandonnais ma victime agonisante. Le sang c'est bon chaud !
Je rejetais mes cheveux en arrière et tapotai ma robe pour enlever la poussière et la terre. Je m'assis sur une pierre tombale et regardai autour de moi quelque chose qui pourrait faire un miroir. Mes techniques ont beau être efficaces ou autre, elles ne sont pas très propres et je m'en mets partout facilement. Je sentis une démangeaison à mon bras gauche. Je le regardai dans la lumière de la lune et soupirai. La malédiction a encore prit du terrain. Maintenant elle ne s'arrêtait pas à mon poignet mais s'enroulait autour de mon avant-bras. C'était comme un tatouage sur ma peau blanche et il représentait une rose. Mais les pétales étaient cachés sous ma mitaine, dans ma paume. Je vis alors que le dessin s'était allongé sur un de mes doigts sous la forme d'une feuille. Maintenant le tatouage s'arrêtait au milieu de mon avant-bras. J'oubliai toujours d'aller voir le directeur !
Je laissai tomber mon bras et me relevai. Je fis quelques pas avant de m'arrêter et de m'agenouiller devant un point d'eau. Il restait des taches de sang sur ma joue droite et vers ma bouche. Je passai mes doigts mouillés au niveau des taches et commençai à les enlever. J'entendis alors quelqu'un approcher. Je relevai doucement la tête, il restait un filet de sang au coin de ma bouche. Je scrutait la nuit, cherchant qui était là. Qui osait venir me déranger ? Je jetai un coup d'oeil au corps inerte de mon ancienne victime puis poussai un grognement inhumain en avertissement. On ne me dérange pas en pleine chasse !

Un homme approchait. Un homme qui n'était pas le bienvenue. Toujours à quatre pattes, je fis quelques pas en arrière, repliant mon bras gantés sur mon ventre comme si il était blessé. Je ne voulais pas qu'il m'approche. Ce n'était pas mon ami. Il m'étudia puis continua d'avancer. Un léger grognement sortit de ma gorge, inhumain et menaçant. L'homme hésita et voulut faire un autre pas. Mais à ce moment là, un fou que j'avais sentis depuis longtemps, bondit sur l'inconnu avec son sabre à la main. Il lui coupa les bras et la tête en riant. Je reculai encore un peu. Je n'avais pas peur de lui, mais je sentais la colère monter en moi. J'étais venue ici pour être tranquille et je me retrouve avec un cinglé qui a un sabre. Je cessai le moindre mouvement et le moindre bruit pour l'observer. C'était qui ce dingue ?!

Je me tins prête à appeler Naïa si besoin. L'homme était étrange, mais pas assez pour m'intriguer. Je restai de marbre devant sa démonstration. Il semblait bien s'amuser avec la tête du type. Méfiante, je ne bougeais plus, mon bras toujours replié contre moi. Puis il arrêta pour se concentrer sur moi pendant deux secondes. Ensuite son regard coula pour s'arrêter à côté de moi et il parla. Je fronçai très légèrement les sourcils. Il voyait Georges ? Je poussai un autre grognement menaçant et me déplaçais devant mon ami comme pour le protéger. L'inconnu me tendit alors la tête de sa victime. Je dépliai mon bras ganté pour attraper la tête. Je l'arrachai de sa main d'un geste brusque et la lui renvoyais la seconde d'après, droit dans sa tête. Je me désintéressais de ce ''ballon'' et de sa cible pour me concentrer sur ce que je voyais sortir de ses habits. Je fronçai les sourcils.

Intriguée, je posai ma main nue sur le sol, paume vers le ciel étoilé. Mes lèvres bougèrent très lentement et un léger souffle sortit de ma bouche. Je me concentrai davantage. La bête décida enfin à bouger. Elle se faufila sous l'habit de son maître et descendit le long de sa jambe pour ensuite courir sur la terre. Quelques secondes plus tard elle s'arrêta dans ma paume. J'observai l'araignée dans le moindre détail, jetant de petit coup d'œil à l'inconnu, guettant un mouvement suspect. Je reculai un peu, toujours méfiante. Surtout que je venais de lui piquer son araignée. Reportant mon attention sur l'animal dans ma main, je fronçai un peu plus les sourcils.

''Mimie ? Je marquais une pause, intriguée. C'est pourri comme nom !''

Je reportai mon attention sur l'inconnu. Il est nul à ce point ? On appelle pas une si jolie araignée Mimie ! C'est pas un nom ça ! Je laissai l'araignée s'échapper de ma main et elle grimpa le long de mon bras pour disparaître derrière ma nuque. Je passai ma main sous mes cheveux pour chasser l'araignée de sur mon tatouage. Elle est pas très douée celle-là. Ne pouvant rester là où elle voulait, elle courut sur ma peau blanche. Elle passa d'abord juste au dessus de ma poitrine pour grimper ensuite sur ma joue et se réfugier dans mes cheveux. Je fronçai une nouvelle fois les sourcils. Elle est pas bien elle non plus ? Elle m'énerva rapidement, je l'attrapai avec ma main et la jetai au pied de son maître. Elle ré atterris sur ses pattes et retourna là où elle était au tout début.

''Elle est conne ton araignée !''

Je soupirai et me relevai. Son long sabre ne me faisait pas peur, qu'il essaie de me couper la tête, il n'y arrivera pas de toute façon. Je jetai un regard à Georges. Il me décevait. Avoir choisi... ça pour premier con avec qui trainer... J'avais plutôt imaginé quelqu'un de... de mieux ! Quelqu'un de comme moi, mais en homme. Pas quelqu'un comme lui. Déçue, je soupirai une nouvelle fois et tournai les talons. Bien décidée à ne pas trainer plus de temps avec cet imbécile. Qu'il ose m'approcher pour voir. Même pas en rêve il me touche !